Sous la voie ferrée

Sous la voie ferrée
À l'abri du vent cinglant
Gaz d'échappement

Parcourir les rues

Parcourir les rues
Étendues sur cette lande
Que fut Musashi

Passerelle grise

Passerelle grise
Au loin le regard ne trouve
Qu'un amas d'immeubles

Nappe de métal

Nappe de métal
Sous le soleil miroitant
Parking à vélos

Édition du matin, édition du soir

Édition du matin, édition du soir
Le journal emballé
Par jours d'intempéries

Au fil des jours

Au fil des jours
Au bord de la chaussée
Les blocs noirs de neige
Disparaissent en fumée

La neige étant tombée

La neige étant tombée
La ville se réveille
Moulée dans un carcan blanc

Au coin de la rue
Un gant gris abandonné
Saisi dans le givre

Traces de pas perdus dans le parking désert
Le flux cadencé des cristaux
En train de fondre

Des fleurs sous la neige

Des fleurs sous la neige
Le sanctuaire revêt
Son manteau d'hiver

Un banc de carpes

Un banc de carpes
Au bord d'un mince ruisseau incliné
Cherche laborieusement à remonter le courant

Alors qu'il franchit le pont en tirant sur sa laisse
Un chien s'évertue de toutes ses forces à
Plonger dans l'étang

Un pin fraîchement élagué

Un pin fraîchement élagué
Et à terre un tas d'épines

Le froissement des feuilles mortes
Soulevées par des pigeons affamés

Hérons, canards, moineaux
Et amateurs d'ornithologie

Aboiements de chiens
Et rires d'enfants

La poussière au passage d'une trottinette
Une feuille d'érable flétrie sur le chemin

Un hélicoptère de l'armée
Survole le parc Zenpukuji

Maisons à toit bleu

Maisons à toit bleu
Le ciel d'hiver se dégage
Loin de toute gare

Globe lumineux

Globe lumineux
Silhouettes serpentines
Dans le jardin clos

Midi

Midi
Assis sur un muret
Un bentō sur les genous
Un homme prend son repas
Dans un parc à Kagurazaka
Se réunissent ici
Ouvriers, employés, enfants, parents et autres badauds
Dont l'un d'entre eux sans raison apparente
Lit un livre à haute voix
Un corbeau tapi dans l'ombre
Observe farouchement
Cet individu en train de nourrir par petites bouchées
Un chat plein de prudence
Face à une troupe de pigeons avides
À la recherche de quelque pitance
D'intrépides moineaux bondissent sur la moindre miette
Tombant à terre
La surprise de l'homme le lendemain
À la même heure
Lorsque guidé par son compagnon
Un second chat vient faire son apparition

Dans le ciel nocturne

Dans le ciel nocturne
Les cent huit coups de la cloche
Lueurs dans le vent